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Ecrire sans erreur et sans souffrance

1 – A l’origine de ma démarche,

A l’origine de ma démarche, quelques mots d’adultes induisant très fréquemment une souffrance chez des enfants en difficultés.

« Tu n’as pas travaillé, tu n’as pas appris tes mots ! Tu copieras dix fois tous les mots qui ont une erreur, 20 fois ceux qui en ont deux… »

 » Tu n’as pas appris ta leçon sur les accords…le verbe s’accorde avec le sujet / il faut faire les accords dans le groupe nominal… »

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A faire signer : « X n’a pas appris ces mots. Il doit les travailler à la maison. En plus, il n’en a que 3 à apprendre alors que ses camarades en ont 6. C’est injuste pour ses camarades s’il ne les apprend pas ! »

Encore une fois, X n’a pas appris sa leçon, il n’a pas fait les accords dans la dictée. Veillez à ce que les leçons soient sues. « 

Cette situation résonne peut-être dans la tête de certains professionnels, certains parents, certains enfants…En effet, on a tous en tête les heures passées à apprendre ou faire apprendre des listes de mots d’orthographe, des règles de grammaire, la conjugaison des verbes… Or, quelquefois, de petits messages qui semblent anodins pour un enseignant, peuvent s’avérer démotivants pour des élèves en échec scolaire. Aussi, je ne jette pas la pierre aux enseignants. Je sais combien il est difficile de gérer des niveaux différents et d’aider les élèves en grandes difficultés au sein de classes souvent surchargées. Et je sais que de nombreux enseignants gèrent du mieux possible les différences et aménagent en fonction des difficultés de chacun. Je cherche juste à faire entendre que copier n’est peut-être pas la meilleure solution pour retenir des mots à long terme. Attention, cela ne veut pas dire que la copie ne sert à rien ! Par ailleurs, savoir par coeur une leçon, ne veut pas dire pour autant savoir l’appliquer, et encore moins savoir la réinvestir. Aussi, pour aider les enfants, les parents, les enseignants, je me suis longuement documentée et j’ai longuement réfléchi sur cette question :

2 – Comment aider les apprenants à apprendre à écrire sans erreur et sans souffrance ?

Il est très important de comprendre comment vos élèves, votre enfant, ou vous-même, apprenez vos mots d’orthographe. Vous serez peut-être surpris car on peut rencontrer tous types de raisonnement :

  • L’élève qui mémorise la suite des lettres ( peu efficace à long terme) :

– en épelant le mot

– en le copiant…

  • L’élève qui lit puis écrit le mot un certain nombre de fois.
  • L’élève qui se crée son propre mode d’emploi. Il se réfère à  des mots de la même famille, repère les règles relatives à la valeur des lettres…

On donne encore trop souvent des listes de mots que l’élève va tenter d’apprendre sans pour autant  comprendre :

  • leur sens
  • leur formation

Les élèves ayant de bonnes facultés de mémorisation vont sans doute réussir très vite à les mémoriser. Or, les trois quart d’entre eux ne les mémoriseront pas de façon durable : un quart d’entre eux ne parviendra pas à les mémoriser, la moitié environ  les mémorisera uniquement pour l’occasion.  Et environ seulement un quart d’entre eux réussiront à les retenir à long terme. Ces statistiques n’ont rien d’officielles. Je les ai établies approximativement à partir de mes 20 ans d’expérience d’enseignante.

Pour cette raison, il est, à mon avis, très important d’apprendre à mémoriser  l’orthographe d’un mot dès le plus jeune âge. Et oui, encore une fois, il ne suffit pas de copier un mot pour savoir l’écrire. Par ailleurs, retenir l’orthographe d’un mot est loin d’être inné. Voici donc quelques conseils piochés dans l’excellent travail de certains collègues, essayés, enrichis, modifiés lors de mes expériences passées. Voici donc quelques principes qui ressortent :

3 – Quelle démarche pour la mémorisation de l’orthographe d’un mot ?

3.1 – S’appuyer sur les familles de mots

Chaque mot à apprendre fait très souvent référence à des mots déjà appris. Il est donc très important de travailler sur :

  •  les mots de la même famille et leur régularités orthographiques. Voici rapidement quelques exemples :

– un cousin – une cousine :

Le mot cousine permet de déduire que le / in / de cousin s’écrit i n 

– tempstempêtetempérature :

Tous ces mots étant de la même famille s’écrivent avec le e m ( pour le son / an / )

Par ailleurs, ces mots de la même famille permettent d’expliquer la présence du p dans le mot temps

3.2 – Saisir le sens de l’unité « mot »

Cela évitera les problèmes de coupures de mots ou d’homophonie.

les pouxl’époux

enseignanten saignant

des motsdes maux

un peu – il peut

3.3 – S’appuyer sur les fréquences des « sons »

  • Quelques règles de probabilités et de fréquences d’utilisation peuvent aider à limiter les erreurs. Pour faire simple, on peut établir la règle suivante :

Si je ne connais pas l’orthographe d’un mot, je l’écris :

1 – Le plus simplement possible.

Cela signifie que j’écris le sons avec la graphie qui a le moins de lettres possibles.

Exemples :

Pour le son / f / je choisis f et non p h

Pour le son / in /, je choisis i n et non ain ou ein

Quelques remarques :

– Le / an / a 2 graphies ( a n  et  e n ) avec une fréquence quasi égale. Je suis parti du principe que c’était le an de maman qui primait (car c’est un des premiers mots que l’enfant apprend).

– Le / z / s’écrit toujours z en début de mot.

Or, en milieu de mot, il est fréqemment écrit s. En fin de mot, étant donné qu’il a beosin du e pour sonner, il sera toujours écrit s.

Exemples :

le zoo – un casier –  une ros

– Certaine des lettres les plus simples sont parfois obligées de changer en fonction des lettres voisines. 

Exemples :

Une cille : Le c n’a pas la possiblilité de faire /k/, par conséquent on utilisera q u, soit, une quille.

un déssin : Je dois enlever l’accent car j’ai s s et selon une règle de français, il n’y a jamais d’accent sur le e lorsqu’il est suivi de 2 consonnes doubles.

3.4 – S’appuyer sur des règles d’orthographe

C’est là qu’intervient un des outils que je suis en train de construire. Ce dernier a pour vocation d’aider à se souvenir des différentes règles qui régissent les mots. La plupart du temps, lorsqu’on maîtrise le français, c’est qu’on a intégré ces règles et que nous vérifions automatiquement en écrivant (sans même nous en rendre compte), l’orthographe de chaque mot que nous écrivons. L’aide que je vous proposerai très bientôt apprend donc à chaque élève à se relire.

Ainsi, vous voyez qu’avant même d’apprendre à écrire un mot en le copiant, il y a peut-être plus intelligent. Il s’agit de comprendre son orthographe. Pour cela, c’est toute une démarche intellectuelle et un vrai recherche de détective.

C’est seulement et uniquement à partir du moment où le mot ne respectera plus le chemin traditionnel qu’on pourra envisager de le mémoriser. Et là encore, de nombreuses techniques existent. La copie n’est qu’une technique parmi d’autres, et là encore, vous l’aurez compris, c’est loin d’être ma favorite. On peut, par exemple, faire appel aux différents types de mémoire.

3.4 – Faire appel à différentes mémoires pour mémoriser les correspondances

– la mémoire visuelle

– la mémoire auditive

– la mémoire kinesthésique

Je vous invite à consulter la page dédiée à ce thème. La partie 3 traite notamment des procédés mnémotechniques intéressants pour la mémorisation de mots :

Utiliser la mémoire visuelle, auditive, kinesthésique

3.4 – Un travail de détective

Vous l’avez compris, retenir l’orthographe d’un mot est une démarche intellectuelle complexe. Elle mobilise plusieurs capacités mentales en même temps, implique des déductions et des rapprochements. C’est, à mon avis, en ce sens, qu’il est possible d’aider les apprenants dès leur plus jeune âge. En effet, vu le nombre de mots de la langue française, il est impossible de tous les mémoriser « bêtement ». Par conséquent, uniquement les mots qui ne suivent pas les règles d’orthographe seront à mémoriser. Pour cela, il faut apprendre à détecter la difficulté ou non du mot. En d’autres termes, est-ce-que tel ou tel mot appelle à une mémorisation particulière ?

 

Voici donc une liste de questions que l’élève peut se poser pour écrire correctement ?

  • Mon  mot est-il bien un mot ?

– Est-ce qu’il a du sens dans cette phrase ? Est-ce que je n’ai pas confondu avec un homophone ?

  • Mon  mot est-il écrit comme je l’entends ?

– Quelles sont les syllabes du mot ? Quels sons pour chaque syllabe, quelles graphies ?

– Quelles sont les difficultés ? 

  • S’il y a des sons qui peuvent s’écrire de plusieurs manières :

– Est-ce que je peux prévoir comment ce son va s’écrire en le comparant à un mot de la même famille ?

  • Ce mot a-t-il une lettre finale muette?

– Est-ce que je peux prévoir la consonne finale du mot en le mettant au féminin ou en trouvant un mot de la même famille ?

– Ce mot a-t-il besoin d’un e muet ?

  • Est-ce que je me souviens avoir déjà mémorisé l’orthographe particulière de ce mot ?

Cette liste est loin d’être exhaustive. Elle sera très bientôt présentée dans les outils d’aide-mémoire.

4 – Au delà des mots…

Si orthographier un mot n’est pas une mince affaire, les mots sont rarement utilisés seuls. Par ailleurs, leur orthographe, voire leur coupure, peuvent varier en fonction :

– du sens de la phrase (et donc du mot)

– des accords dans le groupe nominal

– des accords dans le groupe verbal

Aussi, cela complique encore plus le travail d’investigation du détective. Ainsi, un élève peut connaître ses leçons par coeur sans pour autant réussir à appliquer des règles. Avez-vous déjà autorisé les leçons à vos élèves pour les évaluations ? Vous pourriez être surpris. En effet, ce qui est automatique, et qui semble inné pour nous, ne l’est pas pour tous.

Quelques exemples dont les élèves sont friands :

Il est pas né ou il est pané ?

un beau nez ou un bonnet ?

 

5 – De la théorie au concret…un projet de jeu

5.1 – Mes objectifs

Voici quelques uns des objectifs du jeu que j’envisage de créer :

Aider à faire passer la mémorisation fastidieuse de règles d’orthographe à l’aide de jeux rigolos (mâche-mots / mistigri / jeux chronométrés / jeux type monopoly / jeu type tricial poursuit…)

Aider au raisonnement et amener vers des automatismes à l’aide de jeux rigolos (mâche-mots / mistigri / jeux chronométrés / jeux type monopoly / jeu type tricial poursuit…)

Associer ce jeu à un outil aide-mémoire. Ce dernier pourrait donc être utilisé pendant le jeu, pendant la classe, et bien au delà.

Comprendre pourquoi certains mots ont des orthographes plus complexes ? (Notamment au travers des homophones ou de l’origine des mots )? En effet, les homophones sont une des raisons pour lesquelles le mot n’est pas écrit le plus simplement possible. Une partie sur l’origine des mots me semblerait intéressante.

– Au delà de l’écriture du mot, amener des stratégies efficaces pour relire ses phrases. Pour cela, si on écarte les accords ( pour lesquels il n’y a pas trop de miracle ), il est possible d’axer sur le sens des mots dans une phrase ( coupure de mots et quiprocos – homophones et quiprocos – ponctuation et quiproco )

Si je devais résumer l’ensemble des objectifs en quelques termes, ce serait :

Considérer l’orthographe comme un véritable parcours de détective.

 

5.2 – Quel support pédagogique ?

Un corpus de mots bien défini

Le corpus des mots utilisés dans le jeu n’ est pas choisi  au hasard. Il est réalisé à partir de 2 listes de fréquences reconnues et  combinées :

– L’échelle Dubois-Buyse ( du CP au CE2)

– La liste de fréquence de Mr BRUNET trouvée sur Eduscol ( du CP au CE2)

Quel type de jeu ou plutôt de jeux ?

J’aimerais pouvoir vous proposer un jeu modulable, déclinable et évolutif de 6 à 99 ans. Sous quelle forme ? Telle est la question. Pour l’instant, mon idée première est de constituer un corpus de mots, d’images, de phrases, qui pourraient être utilisés de manières différentes sur différents jeux. Par ailleurs, ce jeu serait l’occasion d’investir « les leçons d’orthographe, grammaire, conjugaison… » en utilisant un aide-mémoire simple mais complet. Plus encore, si j’avais pu lier tout cela a des situations de la vie courante, ce serait super !!!! Et enfin, et peut-être le plus important, amener chaque apprenant à se placer en Inspecteur détective en face de chaque mot et chaque phrase. En effet, comme j’ai pu le démontrer plus haut, retenir l’orthographe d’un mot fait appel à des mécanismes mentaux multiples et complexes.

Où j’en suis  ?

Malgré une réflexion avancée, c’est long, beaucoup plus long que je ne le pensais. Cela me prend énormément de temps. Par ailleurs, j’ai moins en moins de temps disponible. Pourtant, inenvisageable pour moi de laisser tomber maintenant !!! Alors, je continue, même si c’est long ! Je ne manquerai pas de vous informer régulièrement de mon avancée.

En cours :

– Elaboration d’un aide-mémoire simple, complet et évolutif. Vous trouverez l’avancée du travail dans les liens ci-dessous. Ce sont les fiches que je diffuse actuellement. Elles sont amenées à être complétées dans les jours qui viennent.

Des Règles d’orthographe

Des lettres et des sons

La nature des mots

 

Les accords

Les homophones

A venir rapidement :

– De premières propositions de jeux

Le petit mot de la fin…

Je vous l’avais dit…ce n’est pas pour demain….que vous pourrez disposer de l’ensemble de ce travail. Si je décide de continuer, sans rémunération aucune, c’est surement car je suis persuadée de sa possible efficacité. N’hésitez pas à faire remonter vos remarques positives ou négatives. Elles sont pour moi très importantes dans l’avancée de ce travail. Par ailleurs, je vous remercie de ne pas prendre à votre propre compte ce qui est diffusé. Aussi je vous demande de bien citer vos sources avec un renvoi sur mon site. En ce qui concerne les codages que j’ai pu mettre à disposition, merci aussi de ne pas les faire vôtre et de toujours citer la source. Merci d’avance.

Patricia

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